Notule en après-coup de la table ronde
Gérard Macé a montré les liens qui unissent les préoccupations de Valéry et celles de Leiris.
Allant en ce sens, faut-il rappeler que la rime riche du titre Langage tangage s’inscrit en écho à deux poèmes de Valéry, qui, faisant de l’arbre un symbole, jouent du bruissement des sons pour faire advenir un sens.
« Pour votre Hêtre ‘suprême’ »
Mille oiseaux chanteront plus d’un
Souvenir d’atroce tangage
Quand reverdira par Verdun
Sauvé, notre illustre Langage !
« Au platane »
Je t’ai choisi, puissant personnage d’un parc,
Îvre de ton tangage,
Puisque le ciel t’exerce, et te presse, ô grand arc,
De lui rendre un langage. »
Cette rencontre des deux poètes sur une rime est-elle fortuite ou relève-t-elle d’une réminiscence joueuse de la part de Michel Leiris à l’égard d’un maître de la Poésie ?
L’un et l’autre en tout cas s’accordent sur une commune confiance dans le Langage pour répondre aux tangages de la vie et de l’Histoire.